3 juil. 2016

Les Carnets de Cerise, Tome 1 et 2, Joris Chamblain et Aurélie Neyret (Soleil)



Résumé : Cerise est une petite fille âgée de 11 ans qui vit seule avec sa mère. Elle rêve de devenir romancière. Son sujet favori : les gens, et plus particulièrement, les adultes. Elle adore les observer pour tenter de deviner leurs secrets.

J'ai lu les deux premiers tomes de la série BD "Les Carnets de Cerise" : Le zoo pétrifié et Le livre d'Hector.

Il s'agit d'une BD pour la jeunesse mais que j'ai découvert avec beaucoup de plaisir. Le dessin est vraiment magnifique, tout en douceur et en fraicheur. L'histoire est suffisamment complexe pour tenir en haleine jusqu'aux dernières pages. Même si les histoires sont pleines de bons sentiments (émouvantes mais sans tomber dans le mièvre), le caractère complexe de l'héroïne (un peu tête à claque quand même) et le personnage mystérieux de la voisine écrivain rendent l'ensemble vraiment excellent. 
Les personnages évoluent d'un album à l'autre et gagnent en épaisseur. J'ai hâte de découvrir la suite pour voir grandir la petite Cerise, à cheval entre l'enfance et l'adolescence. 

En bref, c'est beau, c'est subtil, c'est prenant !! Que du bon !!

1 juil. 2016

Sunshine de Paige McKenzie (Hachette - BlackMoon)







Résumé : L’univers tranquille de Sunshine, 16 ans, bascule à cause du déménagement que lui impose sa mère adoptive Kate. Pour des raisons professionnelles, Kate conduit sa fille à l’autre bout des Etats-Unis, dans une maison qu’elle choisit sur Internet. Sunshine constate que rien n’est à son goût : la maison est décrépie, l’intérieur est moche et sombre. Pour couronner le tout, une odeur de moisi flotte dans l’air, l’humidité imprègne les moquettes, la température ambiante donne la chair de poule en permanence. La première nuit, Sunshine entend des pas et des pleurs à l’étage. Bizarrement, sa mère n’entend rien. Sunshine constate aussi que ses affaires ne restent jamais à leur place, sur les étagères de sa chambre. Aucun doute, la maison est hantée. Bientôt Sunshine découvre qu’il s’agit de l’esprit d’une fillette de 10 ans, auquel elle va peu à peu s’habituer. Mais, un autre esprit rôde, bien plus maléfique… Au cours d’une nuit particulièrement angoissante, sa mère entend cette fois aussi des hurlements en provenance de la salle de bains. De l’eau brune coule à flots sous la porte bloquée. Pourtant il n’y a personne derrière, quoique des traces de lutte soient visibles. Kate semble enfin reconnaître qu’il se passe des choses bizarres dans cette maison. Malheureusement pour Sunshine, dès le lendemain matin, Kate a tout oublié et se comporte de plus en plus étrangement…

Je remercie les éditions Hachette - BlackMoon et NetGalley pour m'avoir permis de lire ce roman.

Au terme de ma lecture, j'ai un avis très mitigé sur ce roman.

L'intrigue est assez bien ficelé avec suffisamment de suspense pour tenir bien en haleine jusqu'au bout et donner envie de continuer. L'intrigue présente également des côtés originaux tout en répondant aux attentes du genre. Les scènes de genres m'ont d'ailleurs beaucoup plu. L'écriture est très cinématographique et, par conséquent, très efficace... On se croirait dans un film d'horreur.

En revanche, je trouve le style de l'écriture très pauvre ce que je trouve toujours dommage pour un roman jeunesse. Je pense que pour plaire aux jeunes, il n'est pas nécessaire d'utiliser un style et un vocabulaire simpliste.
Les personnages sont assez superficiels et stéréotypés. J'ai trouvé qu'ils manquaient de subtilité notamment le personnage principal, Sunshine qui a vraiment des réactions simplistes et "binaires". J'ai trouvé le personnage en lui-même intéressant (son "destin", son passé, sa relation avec sa mère) mais l'écriture et le style ne la mettent pas valeur.

En bref, l'intrigue et les personnages avaient un vrai potentiel mais malheureusement, le style trop simpliste et le manque de subtilité des personnages empêchent de vraiment créer un univers intéressant. Dommage...

27 juin 2016

Le feu dans la nature : mythes et réalité (Les écologistes de l'Euzière).


Résumé : Le feu: une catastrophe écologique ? Botaniste, ornithologue, sociologue, forestiers, pompiers... sont réunis ici pour faire le point sur les relations entre les milieux méditerranéens et le feu. La place de l'imaginaire, les impacts écologiques, l'importance de la lutte et la conduite d'une forêt tolérante au feu y sont présentés par des textes clairs et abondamment illustrés.


Je remercie tout d'abord les éditions "Les écologistes de l'Euzière" ainsi que Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce livre grâce à l'opération Masse Critique.

Cette lecture m'a sorti de mes habitudes de lectures (les seuls documentaires que je lis étaient jusque là plus sur l'art, l'histoire ou l'archéologie).
J'ai trouvé ce documentaire vraiment intéressant même si tous les chapitre ne m'ont pas autant captivé. C'est d'ailleurs, je trouve, l'aspect le plus intéressant et le plus original du livre : le thème (le feu en forêt, l'incendie) est vu sous une multiplicité de points de vue (historique, physique, écologique, récit d'expérience...). Chacun peut ainsi y trouver son compte et apprendre beaucoup. Même si certains aspect m'ont moins plu, ce n'est pas par rapport à leur qualité mais à mes goût personnels.
Néanmoins, on apprend beaucoup dans ce livre même sur des aspects qui nous sont étranger. Même si on n'est pas spécialiste du sujet, on peut lire le texte (d'une haute exigence à chaque fois) pour en saisir les idées générales même si l'approfondissement est un peu complexe (les conclusions des chapitres sont d'ailleurs des synthèses soignées et utiles).
Personnellement, c'est le premier chapitre sur la symbolique et l'imaginaire du feu qui m'a passionné. Les parties suivantes expliquant l'intérêt du feu dans l'équilibre de la végétation et son impact m'ont aussi tout à fait intéressé. Ayant grandi dans le Var et ayant vu 2 fois mon jardin ravagé par le feu, je le voyais comme une menace et un ennemi. Ce livre m'a permis de nuancer cette vision et de mieux comprendre le phénomène et ses étapes.

J'ai beaucoup apprécié la qualité de l'iconographie et des schémas dans chaque chapitre.

En bref, un bon documentaire dans lequel le spécialiste comme le néophyte peuvent piocher beaucoup d'information. Le défaut du livre, qui est aussi paradoxalement une qualité, c'est que le niveau de spécialisations du texte est parfois élevé.

26 juin 2016

Alice au Pays des Morts-Vivants de Mainak Dhar (Outre-Fleuve)



Résumé Pays des Morts, Inde. Du monde d’hier, il ne reste rien, juste les armes, nécessaires à la survie. Depuis qu’un virus a réduit la quasi-totalité de l’humanité à l’état de zombies, le Comité Central règne sur cette partie du globe. L’instrument de son pouvoir : son armée, Zeus.
Alice, quinze ans, vit dans une communauté restée indépendante et libre. Pour toute école, elle n’a connu que celle du combat. Mais elle y excelle. Lors d’une patrouille, elle surprend un mort-vivant portant des oreilles de lapin roses qui sort subitement de terre, puis qui disparaît. Des rumeurs parlent d’un réseau souterrain où les Mordeurs se réfugient.
Sans l’ombre d’une hésitation, elle s’engouffre à sa suite. Et chute…


J'ai découvert ce roman dont le titre et la (magnifique) couverture m'ont immédiatement attiré, lors d'un office professionnel. 

C'est une histoire "de zombies" assez classique et, néanmoins efficace. Classique dans le sens où l'on suit des personnages humains, luttant pour leur survie contre des zombies et contre des humains parfois pires. On suit une jeune fille, Alice, qui devient, sans le vouloir, un leader de guerre. Comme dans d'autres histoires "de zombies", chaque fois que les humains "gentils" réussissent à construire quelque chose de durable (relations, abris, communauté...) tout est détruit, ce qui met à rude épreuve les émotions du lecteur. 

Ce roman est efficace, c'est un "page-turner" qui tient en haleine jusqu'aux dernières pages.  L'écriture est fluide et porte bien le suspense. Les scènes de combats sont bien décrites, violentes, mais pas trop gores. 

Ce roman présente également quelques originalités par rapport au genre ce qui le rend intéressant. Tout d'abord, l'auteur, indien, situe son histoire en Inde et notamment dans les ruines de New-Delhi. Ce cadre "exotique" change un peu des ranches ou villes américaines auxquelles on est plus habitué. 
L'auteur crée également un univers que l'on devine étendu et riche : les personnages évoquent des rebellions et des conflits dans d'autres régions du monde. 
Sans spoiler l'intrigue du livre, disons que les zombies ont une petite spécificité inattendue qui se découvre au fil des pages et qui est bien exploitée par l'auteur. 
Enfin, et non des moindres, j'ai beaucoup apprécié le parallèle continu avec le conte "Alice au Pays des Merveilles". L'auteur s'amuse en effet à multiplier les clins-d'oeil (lapin blanc, reine, armée de cartes...). Le conte de Caroll est vu comme une prophétie par les survivants. Je trouve cette idée très astucieuse et intéressante (un même livre, dans un contexte différent, prend des dimensions inattendues). 

J'ai découvert à la fin de ma lecture qu'il s'agissait du premier tome d'une trilogie. Pourtant, même si la fin est ouverte, il n'y a pas de réel cliffhanger. Je découvrirai cependant avec plaisir les tomes suivants quand ils seront traduits en français. 

En bref, cette lecture m'a beaucoup plu et m'a tenu en haleine. Si l'originalité n'est pas dans l'histoire qui n'évite pas quelques poncifs du genre, elle réside clairement dans le contexte et la richesse de l'univers dans lequel l'auteur place son récit. On est dans un livre de genre, divertissant et efficace mais aussi dans un roman initiatique et travaillé. 

22 juin 2016

Pax, tome 1 : les ténèbres avancent de Asa Larsson, Henrik Jonsson et Ingela Korsell (Slalom)



Résumé : Au sein de la petite ville de Mariefred, en Suède, se cache une étrange bibliothèque, que l’on dit habitée par des puissances magiques, et gardée depuis toujours par Magnar et Estrid. Mais lorsque des forces maléfiques s’y attaquent, le dévouement des deux vieux gardiens ne suffit plus… Alrik et Viggo, deux enfants malmenés par la vie, se révèlent être les guerriers attendus pour combattre ces forces obscures et inverser le cours des événements.


Je remercie les éditions Slalom de m'avoir permis de découvrir ce roman jeunesse via la plateforme NetGalley.

J'ai vraiment passé un très bon moment lecture avec Alrik et Viggo. On s'attache très vite à ses deux gamins (j'ai eu une petite préférence pour Alrik, aux ressentis plus profond, plus posé, moins fonceur que son jeune frère). On suit avec curiosité et plaisir les aventures des deux garçons. Même si certaines "ficelles" m'ont paru évidente (et m'ont rappelé qu'il s'agissait d'un livre jeunesse), un certain suspense se dégage de l'histoire et nous donne envie de continuer le récit. La fin donne d'ailleurs envie de découvrir le tome 2. L'intrigue n'est pas simpliste mais annonce un univers très riche, qui sera sans doute développé dans les prochains tomes. 

L'écriture est vraiment très bien. Fluide, facile à lire mais exigeante et riche. Elle entretient bien le suspense tout en rendant les personnages attachants et en exprimant leurs sentiments avec une certaine et appréciable profondeur. 

Le récit n'est pas ponctué d'illustrations classiques des livres jeunesses mais de véritables planches de BD qui illustrent les moments clefs. Je trouve que c'est une très bonne idée, très moderne. Elle pourra inciter des jeunes rétifs aux romans à passer le cap. 

En bref, ce roman est une réussite. L'histoire est adapté aux jeunes sans être simpliste. Les personnages sont profonds, le récit complexe et l'écriture exigeante. Voilà une série qui commence fort et qui prend au sérieux les jeunes lecteurs. 


12 juin 2016

Ces rêves étranges qui traversent mes nuits de Stéphanie Leclerc (Ecole des Loisirs)



 Résumé : Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? Cette question, tout le monde se la pose à propos de Robin. Il vient d’être exclu du collège. Sa mère ne veut plus s’occuper de lui. Son père, pris entre son travail à l’imprimerie et sa nouvelle histoire d’amour, n’a pas beaucoup de temps à lui consacrer. Robin doit attendre le mois de septembre maintenant pour envisager une formation. Et c’est loin, septembre. D’ici la prochaine rentrée, Robin doit trouver à s’occuper. Il va souvent au cinéma, trouve des petites combines pour se faire un peu d’argent de poche et pouvoir manger au Bosphore, le kebab du coin. C’est là qu’il remarque une fille mystérieuse, aux yeux verts, qui enflamme son imagination. Mais il est peut-être en train de se faire des films…

J'ai découvert ce roman "ado" dans le cadre d'un office jeunesse professionnel... Et ça a été un énorme coup de coeur. 

L'écriture à la première personne du singulier est très fluide, très simple mais belle. Elle est juste. Et je crois qu'au delà de l'écriture, c'est ce qui qualifie le mieux ce roman : il est juste. Juste et subtil. Les situations et les personnages ne sont pas manichéens et, au risque de me répéter, sonnent juste. 

Je me suis très vite attachée au jeune Robin. Ses errances, ses conneries et son mal-être m'ont ému. Il est mal dans ses baskets mais ne sait pas vraiment pourquoi. Les autres personnages (son père, la copine de son père notamment) m'ont aussi ému dans leurs difficultés à communiquer avec lui. L'auteure a su décrire l'ennui et la solitude de cet adolescent. Car Robin est seul, personne ne croit en lui, même pas lui. Personne ne lui parle vraiment, pas par méchanceté mais parce que personne ne semble savoir quoi lui dire. Du coup, il a l'impression de ne pas être intéressant alors que ses réflexions sont très riches pour son âge. 
Même s'il est traité sans manichéisme j'ai trouvé le personnage de la mère qui baisse les bras très dur. Elle rejette son fils car elle ne sait plus communiquer avec lui. Le lien entre eux est brisé. Contrairement au père et à sa maladresse émotionnelle, je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage. Elle croit aider son fils en l'écartant mais en fait cette décision semble très égoïste et enfonce Robin dans la spirale du manque de confiance en soi. Comment croire que l'on vaut quelque chose quand on est rejeté par ceux qui sont censés aimer inconditionnellement. 

Quelques événements du déroulement de l'histoire sont un peu prévisibles mais cela nous rappelle qu'on est dans un roman jeunesse. Cependant, sans pour autant être une surprise, je n'avais pas vu venir cette fin que j'ai trouvé très belle, très ouverte... Et j'adore les fins ouvertes...

En bref, un très beau livre qui parle de l'adolescence avec beaucoup de poésie et de justesse. Même si mon destin n'a rien à voir, j'ai retrouvé mon mal-être d'ado dans ce Robin. J'ai eu du mal à le quitter à la fin du livre. 

Citations : "Ma mère et moi avons été heureux ensemble jusqu'à ce que j'aie dix ans. Entre nous deux l'amour coulait de source. Après ça a été plus difficile, je ne sais pas pourquoi. Quand j'ai grandi, elle m'a moins aimé. Elle a dit de plus en plus souvent que je tournais mal. C'est plus facile de dire que les enfants tournent mal. D'ailleurs, c'est peut-être vrai. Quand on les aime moins, les enfants tournent mal."
"C'est curieux, mais ici personne ne me demande ce que je vais devenir, peut-être qu'il est évident que c'est ce que je suis en train de faire. Devenir. "



2 juin 2016

Les grandes jambes de Sophie Adriansen (ed. Slalom).




Résumé : Une histoire de collège et de complexes adolescents, d'amitié et d'amour, une histoire qui parle d'art, de Rembrandt, d'Anne Frank et d'un voyage inoubliable à Amsterdam...
Marion, collégienne en pleine croissance, est obsédée par la longueur de ses jambes qui n’en finissent pas de s’allonger, rendant la recherche d’un jean qui lui aille bien extrêmement délicate. A l’âge des complexes, des premiers émois amoureux et de la construction de l’image de soi, être hors cadre se révèle parfois difficile, voire douloureux. Comment attirer les regards de Grégory, dont elle est amoureuse, avec un pantalon qui lui découvre les chevilles ?
Mais alors que le collège part en voyage scolaire à Amsterdam, Marion profite de cette occasion pour élargir son horizon. Elle approfondit sa passion pour l’art, notamment en découvrant in situ le célèbre tableau La Ronde de nuit, et met en perspective ces contrariétés d’adolescente née après l’an 2000 en visitant la maison d’Anne Frank.

Ce roman jeunesse sortira le 9 juin prochain. Je remercie les éditions Slalom pour m'avoir permis de découvrir ce texte en avant première via la plateforme NetGalley. 

Ce court roman m'a beaucoup plu. J'ai beaucoup aimé la sensibilité de l'auteure qui rend le personnage de Marion très attachant. J'ai également trouvé que ce personnage de jeune adolescente sonnait "juste", ce qui n'est pas toujours le cas dans les romans pour et sur les ados. Sa façon de voir le monde, qui au début du récit se réduit à la cours du collège puis s'élargit au fil des pages et du voyage scolaire est très juste et très subtil. Ses complexes d'adolescente (taille, vêtement, popularité, garçon) sont subtilement traité et mélangé à des réflexions plus profonde sur l'art et la vie en général qui "élève" le lecteur. Car cette jeune Marion va grandir devant nos yeux. Et, au delà du "happy end", un peu convenu (mais il s'agit d'un roman pour de jeunes lecteurs, donc indispensable), on réfléchis avec elle sur le sens de la vie et sur ces moments qui nous on fait grandir. 

Le style est fluide et net mais pas enfantin. Le récit est bien rythmé, on ne s'ennuie pas et les évènements ne se précipitent pas. 

J'ai adoré des descriptions d'Amsterdam. On retrouve tout a fait l'atmosphère de cette ville. Quant à la description de la Ronde de Nuit de Rembrandt : je n'aurais qu'un mot : superbe. Cette scène est vraiment prenante. Je suis rentrée, avec Marion, dans ce tableau que j'aime tant. Et j'ai retrouvé le choc de sa découverte dans le musée.

Bref, un livre pour jeunes lecteurs (à partir de 10 ans, mais peut se lire beaucoup plus tard également) qui fait voyager, réfléchir, grandir... Une belle découverte. 

Citation : "Je franchis le sobre cadre de bois sombre, je plonge à l'intérieur, je fouille chaque recoin. Je suis dans cette rue, je me promène entre ces gens, les miliciens et les autres, je joue avec ces enfants, je les touche des yeux. Ils parlent une langue que je comprends."